Retour en France

Laura est française mais vit en Californie, à Santa Cruz. Dans un précédent article, je vous ai présenté son blog "Far West Coast ainsi que San Francisco, l'essentiel, le guide qu’elle a publié aux Éditions Nomades. Cet été, après deux ans d’absence, elle est rentrée en France pour quelques semaines de vacances, ce qui lui a inspiré le texte suivant.
Après avoir passé deux ans sans mettre les pieds en France, en prenant de nouvelles habitudes américaines et californiennes, rentrer au pays a parfois donné lieu à des instants bizarres.
Finies les courses au milieu de la nuit. Je n’en profite quasiment jamais, mais il s’avère qu’à Santa Cruz j’ai un supermarché ouvert 24h/24 à 500 m de chez moi. Je me suis surtout rendue compte de cette différence le week-end : en France, on ne va pas faire ses courses le dimanche à 17h ! À l’opposé, les restaurants et les cafés sont, eux, ouverts bien plus tard qu’en Californie. On vit beaucoup plus le soir. On ne mange pas avant 19-20h, et non dès 17h, et on sort tard et ce, même en semaine.
Pendant mes vacances, j’ai repris facilement, et avec plaisir, la bonne vieille habitude française de traîner à table. Avec les copains, la famille, on papote, une discussion conduisant à une autre. On traîne, on refait le monde. Normal. Si on se couche tard, tant pis. On dormira demain. Ce soir, on profite.
Sur le plan pratique, je n'avais jamais vraiment réfléchi à ce qui m'était nécessaire au quotidien, à tout ce que j'aimais avoir sous la main. En déménageant à 9 000 km et en changeant de culture environnante, j'ai pris conscience de toutes ces petites nécessités, parfois futiles et pas vraiment vitales. Je ne vais prendre qu’un seul exemple : le pain, le bon pain. De la baguette au pain de campagne, avec une belle croûte et une belle mie, il me manque quand je suis aux U.S.A. ! Et je ne parle pas des viennoiseries, du fromage (le bon fromage), de la charcuterie, etc.
À l’opposé, je préfère ma vie de piéton en Californie. Bon, relativisons, Santa Cruz ou même San Francisco sont des villes où les automobilistes sont assez tranquilles. À New York, par exemple, on peut toujours rêver pour traverser hors des passages cloutés. Mais de retour à Paris, j’ai été choquée. Si on veut traverser, sur un passage bien sûr mais sans feu, on attend. Personne ne nous laissera passer ! En Californie, les voitures voient arriver les piétons à l’avance et s’arrêtent. C’est la loi et on l’applique.
Globalement, en Californie, les gens sont plus décontractés, plus sympas au premier abord. Ça m’a marquée quand j’ai débarqué il y a deux ans. Mais on s’y fait sans problème. Pareil pour le small talk, que je traduis par "parler pour ne rien dire", quand on discute avec quelqu’un seulement pour être poli, sympa ou combler des blancs, par exemple à la caisse du supermarché ou en commandant son café. C’est parfois pénible mais ça a aussi un côté sympa. On papote avec le premier venu, on est super aimable, "tout le monde il est beau, tout le monde il est gentil". Mais ça ne va pas plus loin. Résultat, j’ai parfois essayé de lancer en France une phrase ou deux à des commerçants... dans le vide ou presque ! Bref, j’ai pris des habitudes quotidiennes très américaines.
Enfin, la culture, et particulièrement l’accès facile à la culture, est quelque chose qui me manque de ma vie française. Aux U.S.A., les programmations des cinémas sont moins variées et les musées bien moins nombreux et intéressants. Les prix sont souvent plus élevés qu’en France, surtout pour ce qui est des concerts, des musées ou des festivals de musique. Alors, je compense avec un accès très varié à la nature américaine !
Pour résumer, aller vivre ailleurs permet de prendre du recul. Et parce que la vie c’est chouette quand c’est agréable, on ne garde que le meilleur de chaque pays !

Laura

Pour en savoir plus

On peut lire le blog de Laura mais également sa page Facebook et son compte Instagram.


Photos : Laura D. Villanova 1-2-3-4 en France + 5-6-7 en Californie.